Publié par valmyvoyoulit le 10-07-2022
Quatrième de couverture
Grincheuse, râleuse, Jeanne n’a que paroles aigres et médisantes à la bouche. Veuve, sans enfant, après seulement deux années de mariage, personne ne trouve grâce à ses yeux. Qu’est-ce qui la pousse à être aussi calomnieuse ?
C’est dans le village où réside la vieille femme, qu’Émile débarque un beau matin. Quel destin peut bien le relier à Jeanne ?
De la fin du 19e siècle aux années 70, des personnages attachants, quoique pas toujours sympathiques de prime abord, se croisent au détour des événements, retrouvant certains protagonistes déjà mis en scène dans « Le fils du fusillé »
Mon avis
Jeanne est née en 1873. Dans sa famille, le travail ne laisse pas de place à la tendresse et la violence prédomine. A douze ans, l’adolescente quitte l’école pour seconder sa mère. Son père en a décidé ainsi. C’est aussi lui qui choisit son mari. En 1895, elle épouse Jules Péchaux. Un soir de janvier 1897, Jules ne rentre pas. Le lendemain, elle reçoit une lettre dans laquelle il l’informe qu’il a rejoint l’armée. Plusieurs mois plus tard, le maire lui annonce que Jules est mort au combat, en Afrique.
Enterré avec les honneurs militaires, l’engagement de Jules suscite des questions et des rumeurs. Pourquoi ce jeune marié a-t-il quitté son épouse, alors que rien ne l’obligeait ? Même les beaux-parents de Jeanne finissent par lui retirer leur compassion. Sans enfants, la jeune veuve décide de rayer les hommes de sa vie. Elle consacre son existence à médire de ses voisins, à répandre des calomnies, à râler et à se plaindre. Seules sa chienne, à qui elle confie toutes ses pensées, et son amie, Marceline, presque aussi langue de vipère qu’elle, trouvent grâce à ses yeux. Derrière ses rideaux, elle observe les activités du village.
A l’été 1937, elle voit arriver un inconnu, une valise à la main. L’installation d’Emile Granger à Neuillé-sur-Racan et son mariage avec Augustine, sont une source de commérages pour Jeanne et son amie. La déclaration de guerre n’adoucit pas le caractère de Jeanne. Toujours aux aguets, elle est informée de tous les évènements qui concernent les habitants du village et elle continue de distiller son poison.
Dans les premiers chapitres, le destin de Jeanne m’avait attendrie. Quelle est l’origine de son caractère acariâtre et de sa méchanceté ? Son comportement et ses mots font souvent mal. Pourtant, sans les drames qu’ils provoquent, elle nous amuserait. Hélas, elle connaît les douleurs de chacun et elle les exploite. La famille d’Hector Meunier subit, souvent, son courroux.
J’avais découvert le sort tragique et l’injustice qui avaient conduit à l’exécution de cet homme, en 1914, par l’armée française, dans le roman Le fils du fusillé (mon avis est ICI ; son fils, Albert, est maintenant le maire du village. Tous les détails à propos de son histoire sont rappelés dans Derrière ses rideaux. Ce nouveau roman ne constitue pas une suite, mais j’ai apprécié les passerelles qui relient les deux ouvrages. J’ai aimé retrouver certains personnages et apprendre de nouveaux éléments sur leur vie.
Ce roman, autour de la mesquinerie d’une femme grincheuse, retrace la vie d’un village, de la fin du XIXe siècle aux années 1970, mais l’essentiel de la temporalité concerne la Deuxième Guerre mondiale et les premières années d’après-guerre. Le quotidien de la commune est entremêlé à celui du conflit, les préoccupations anodines accompagnent celles plus dramatiques du contexte historique. Derrière ses rideaux peint un tableau émouvant de nos campagnes à cette époque. J’ai adoré.
Je remercie sincèrement Jean-Pierre Barré pour sa confiance
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